JAD

11ème Journée Alain Durey le 31 Mai 2023 à l’Université Paris Saclay

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« Interroger les pratiques socio-techniques de référence selon les filtres didactiques et/ou technologiques : Quelles conséquences pour l’intervention éducative ? »

La question des contenus de l’enseignement pour apprendre, du rapport aux techniques sportives avec le modèle sous-jacent de la haute performance et de la difficulté majeure de penser la modélisation de la pratique à des fins d’enseignement du sport a toujours constitué un débat pour les professionnels de l’intervention éducative en sport et en EPS.

« En E.P.S, …, les contenus enseignés ne résultent pas d’une transposition de savoirs savants, comme c’est le cas en mathématiques » (Chevallard, 1985). Si l’idée d’une transposition est conservée, il s’agit d’une transposition générale entre pratiques de référence et activités scolaires (Martinand, 1994) ou d’une transposition de pratiques sociales c’est-à-dire « un ensemble de transformations que fait subir aux pratiques sociales d’activités physiques et sportives la volonté de les enseigner » (Marsenach, 1991, p. 33). Cette démarche ne peut ignorer le travail réalisé sur les Pratiques Sociales de référence dont la complexité nécessite u effort de modélisation. Le modèle est une représentation qui s’efforce de reproduire les propriétés fondamentales d’un objet complexe. La démarche de modélisation nécessite de prendre en compte la complexité des activités réelles, permettre d’énoncer des règles d’efficacité, proposer une forme schématique comme une représentation formelle de l’objet ou du phénomène que l’on souhaite étudier (Eloi, 2022).

Deux tendances, ont conduit les chercheurs à envisager la relation entre les contextes et les savoirs à apprendre par les pratiquants des Pratiques Physiques Sportives et Artistiques (PPSA). Certains se sont intéressés aux savoirs à construire et aux conditions de leur transmission au filtre de l’interaction entre l’enseignant et l’apprenant. Cette logique est celle de la démarchedidactique. D’autres, dans une perspective plus technologique se sont intéressés aux dispositifs qui, construit à partir de la modélisation de pratique sociotechnique de référence permet du fait de l’action de l’enseignant en contexte d’accompagner le développement de l’apprenant.

Pour les premiers, la recherche en didactique a pour ambition de décrire les pratiques enseignantes en contexte en interrogeant la construction des apprentissages à partir des contenus d’enseignement : plutôt de décrire les processus de transmission par l’enseignant et d’appropriation par les élèves de contenus d’enseignement. Dans cette dynamique, la didactique a évolué d’une recherche strictement centrée sur les PPSA vers une prise en compte des acteurs en contexte dans toute leur complexité. Soit en analysant par exemple deux disciplines, c’est le cas des approches comparatistes en didactique, soit en s’intéressant à la hiérarchisation ou l’enchâssement des contenus tout au long d’un parcours de formation des élèves (didactique curriculaire) et surtout en envisageant l’activité conjointe des enseignantset des élèves dans les contextes d’apprentissage (études de l’action conjointe en didactique) tout en conservant une place pour des travaux en ingénierie didactique ou de recherches collaboratives.

Pour les seconds, le savoir technologique sur les PPSA (Staudenmaier, 1988), intègre des concepts scientifiques, des données spécifiques, des théories distinctes des sciences, du savoir-faire. Dans le champ des STAPS, cette position permet d’associer des concepts scientifiques clefs (mouvement comme conduite humaine) des données incertaines des pratiques (aléas du jeu) et des habiletés techniques (créations humaines). La recherche technologique se centre sur l’analyse de l’activité de sujets confrontés à une forme de pratique qui constitue en elle-même un obstacle à surmonter. Cet « incident artéfactuel » représente l’objet d’étude qui amène à la production de connaissances qu’il s’agit de diffuser pour améliorer les conditions de l’intervention éducative.

Cette journée d’étude, permettra de réunir les acteurs de ces deux courants et de voir dans quelle mesure des interrogations communes pourraient conduire à la production de nouvelles connaissances. Elle sera notamment consacrée à envisager les conséquences de ce rapprochement à la fois pour l’intervention éducative en EPS, pour les pratiques d’entraînement, mais aussi en formation des futurs intervenants éducatifs.

Références :

  • Chevallard, Y. (1985). La Transposition didactique : du savoir savant au savoir enseigné. Grenoble : La Pensée Sauvage, 1985. 126 p
  • Marsenach, J. et al. (1991). Education physique et sportive, quel enseignement ? INRP
  • Martinand, J.L. (1994). La didactique des sciences et de la technologie et la formation des enseignants. ASTER, 19, 61-75
  • Paindorge, M. (2008). Didactique de l’Education Physique et Sportive, didactique des disciplines technologiques : quelques concepts. eJRIEPS 15, 164 – 178
  • Staudenmaier, J. (1988). L’histoire des sciences et la question : « les technologies sont-elles des sciences appliquées ? ». Courrier du Cethès, construire une éthique de l’enseignement scientifique, 5, 27-43

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