Compte-rendu du 1er rendez-vous francophone des chercheur·es et formateur·trices d’enseignant·es d’éducation physique Jeudi 7 mai 2020

VISUEL

Pour les personnes qui ont participé à la rencontre et qui n’ont pas reçu le courriel, si vous souhaitez le recevoir et rester en contact, vous pouvez nous écrire : aris.intervention.sport@gmail.com

Lien de l’enregistrement :

https://drive.google.com/open?id=1A_48hrlSWiNWR19zVJzVyNK1MisptSIM

Premier rendez-vous francophone des chercheur·es et formateur·trices d’enseignant·es d’éducation physique – Jeudi 7 mai 2020

Le 7 mai, une trentaine de formateur·trices et étudiant·es du supérieur de différents pays de la francophonie (y inclut un participant du sud de l’Argentine) a participé au premier rendez-vous en visioconférence sur Zoom, pour échanger à propos des enjeux de la formation et de la recherche dans cette période de crise de la COVID 19. Une crise qui nous affecte aujourd’hui et dont les effets se poursuivront encore tout au long des prochains mois.

Ci-après, vous trouverez une synthèse des principaux sujets abordés.

Les enjeux de la formation

  1. Les difficultés retrouvées par rapport aux cours à distance théoriques et pratiques, stages, évaluations, suivi des étudiant·es, etc.)
  2. Les solutions mises en place (stratégies, outils, moyens, dispositifs) et limites de ces solutions.

D’entrée de jeu, soulignons que les enjeux sont variés en fonction de chaque pays et même selon la réalité de chaque région. Certains commencent le déconfinement, d’autres doivent le prolonger. Ainsi, les réalités sont différentes, tout autant que les réponses face à cette crise.

Discussion :

Cecilia Borges (UdeM) – Québec, CA

À Montréal, particulièrement à l’UdeM, les cours en présence ne reprendront pas avant l’H2021.

Benoît Lenzen (Unige) – Suisse

Aborde les ressources rendues disponibles dans une page Web pour les enseignants, visant la continuité pédagogique. Les enseignants pourront les adapter selon leur réalité et contexte. L’idée est venue lorsqu’ils ont constaté que le matériel disponible sur Internet conçu (ou diffusé) dans l’urgence, ne visait que des défis à réaliser par les élèves sans véritablement d’enseignement ou de régulation. Ils étaient centrés sur la dépense d’énergie et sur le mouvement et sans focaliser la dimension culturelle de l’éducation physique (orientation à Genève). Ils sont arrivés à une proposition en préservant cette dimension : du yoga, du cross fit, de la course d’orientation et de la danse, bref, des activités respectant les consignes de sécurité dans le pays (où faire des activités dehors sont encore permises, car leur contexte est différent de la France).

Jaouad Allen (Université Laurentienne, Ontario) – Canada

Des dispositifs d’encadrement des étudiants à distance dans le cadre de stages seront expérimentés. Ces dispositifs, cependant, contribuent au développement de stratégies cognitives et pas à l’acquisition des stratégies d’intervention. L’enjeu de formation est que le stagiaire doit agir et poser de gestes surs! Or, comment faire pour développer des stratégies d’intervention ?

Jérôme Leriche (CÉGEP) – Québec, CA

Rappelle que les CÉGEPS au Qc équivalent à la formation en BTS en France, 17-19 ans. Selon lui, il existe une grande disparité au Québec dans les CÉGEPS, car les régions ont des situations différentes. Surtout, ils essayent d’éviter une dérive vers une reprise de cours d’éducation physique en ligne. Ils ont souffert de la pression en ce sens, notamment dans les CÉGEPS où les groupes sont petits. Dans le contexte actuel, plusieurs initiatives émergent, sans beaucoup de balises. La crainte est que ces initiatives soient reprises par le gouvernement une fois que la crise est terminée. D’où l’intérêt de maintenir une cohésion entre les collègues. L’autre enjeu est la formation universitaire et notamment les cours de combat dans la FIE (formation initiale à l’enseignement) d’éducation physique. Ce qui est permis ou pas. Quels paramètres pour encadrer la pratique ?

Olivier Vors (UAix-Marseille) – France

Dans la formation au MASTER 2, il présente quelques stratégies mises sur pied à l’ÉSPÉ (École supérieure du professorat et de l’éducation) à Marseille. Au départ, les stratégies furent de mettre en place : le cross fit, le yoga, les activités d’expression. Ce qui a interpellé les formateurs sur le peu de richesse et d’interactions entre les élèves. De plus, ils se sont interrogés sur comment former les enseignants stagiaires? Comment revenir au cœur du métier ? Ils sont retournés vers l’analyse de pratiques à travers de plateformes (comme celles développées par Gal-Petitfaux et Roche). Ça a marché vraiment bien plus pour l’analyse.

Bouffard-Levasseur (UMoncton, Edmundston Nouveau-Brunswick, Ca)

Informe qu’ils ont eu une pause de deux semaines dans la session pour permettre aux professeurs de réajuster leurs plans de cours (travaux, matières, etc.) et afin de terminer la session, sans la prolonger. Il n’est pas certain s’ils retournent en septembre, car les écoles sont fermées jusqu’en septembre. Les enseignants d’ÉPS, à travers différentes plateformes (Facebook entre autres), mettent à la disposition des élèves des activités pour motiver les élèves à bouger. Les enseignants continuent à communiquer avec ces derniers (même s’il n’y a pas d’école) et essayent de continuer à aider la famille, bref à aider les parents en envoyant des activités pour permettre la continuité.

Lionel Roche (professeur d’EPS à l’ÉSPÉ d’Aix-Marseille) – France

Étant en fin de session, il a eu moins de problèmes. Cependant, il soulève deux réflexions pour la formation. À l’ère actuelle, les enseignants mettent de plus en plus de contenus variés en ligne. Or, il semble que la question à se poser est : comment former des enseignants à être capables d’assurer la continuité pédagogique ? Considérant qu’on ne sait pas encore si on ne sera pas confronté à d’autres épisodes de confinement à l’avenir, il faut prévoir cette situation. Par ailleurs, est-ce que les enseignants sont prêts à concevoir du contenu en ligne, d’une part ? Et encore, est-ce que les élèves sont prêts à recevoir des contenus qui sont utilisables en ligne par les enseignants, d’autre part ? Alors, il y a la question du numérique pour les enseignants et la question de l’utilisation par les élèves du contenu mis en ligne par les enseignants. Bref, le numérique et l’articulation de la continuité pédagogique sont des problèmes que les enseignants devront s’y attarder. Enfin, le suivi de stages. Car l’analyse vidéo ne remplacera par l’intervention, mais dans la circonstance actuelle, l’utilisation de la caméra 360 degrés pourra aider à pallier ce problème et compléter la formation, permettant plusieurs fonctionnalités à visionner sur plusieurs plateformes et appareils mobiles.

Amélina Girard (doctorante à l’Université Clermont Auvergne et enseignante d’EPS) – France

Dans son contexte (éducation prioritaire), la question fondamentale était de penser à des moyens pour garder le lien avec les élèves. Elle donne l’exemple d’un site, mur interactif, dans lequel il est possible le partage de vidéo et commentaires des activités réalisées ou des ressources disponibles : Cross fit, des défis, etc. En ce sens, il y a eu plusieurs ressources partagées entre les enseignants d’ÉPS pour inciter les jeunes à continuer actifs. Un tableau de suivi à remplir par les élèves hebdomadaire et journalier a été conçu. Cependant, il a eu très peu de retours de la part des élèves, ce qui pose un problème de l’engagement à distance (soit ils ne pratiquent pas, soit ils pratiquent, mais ils ne partagent pas dans leur tableau de suivi des élèves).

Vincent Grosstephan (UReims) – France

Souligne, initialement, les enjeux de formation, concernant les objets sur lesquels on travaille : des objets de formation en éducation physique et sportive. D’abord c’est une pratique, qui est collective la plupart du temps et qui relève d’une dimension culturelle qui est difficile à travailler à distance. Ainsi, il faut prendre en considération que toute alternative actuelle (soit les pratiques de mise en mouvement mises en place à distance) sera une forme dégradée de l’éducation physique et sportive ordinaire, qui ne remplacera pas la forme usuelle et présentielle. D’où l’importance d’être vigilant. Un autre aspect, au-delà de la question spécifique de l’éducation physique, concerne les ressources, mais aussi les conditions de travail et humaines. Les inégalités se creusent parce que ne sont pas toutes les personnes qui ont des ordinateurs ou du matériel ou de l’espace de travail. Donc, la question des inégalités s’accentue.

Jérôme Leriche (CÉGEP, Sherbrooke, Ca)

Aborde une autre préoccupation qui est la continuité entre les niveaux scolaires. De plus, ils appréhendent une entrée scolaire à distance avec les élèves. Commencer la session sans voir les élèves aura un impact sur les interventions, c’est quelque chose pour laquelle personne n’a pas été préparé.

Jorge Saravi (Université de la Plata, La Plata) – Argentina.

Observe plusieurs problèmes liés notamment à la connectivité des étudiants et pour les retenir pour qu’ils puissent continuer les cours à distance. Comment faire avec les vidéos, sachant que l’éducation physique est un cours pratique ? De plus, il y a la question éthique, quelle est la responsabilité du formateur ? Une idée fut la création d’une banque de vidéos. Cependant, comment évaluer les étudiants en connaissance des enjeux qu’ils font face (manque de connectivité, mais aussi la détresse des étudiants) ? Par ailleurs, l’hiver commence en Amérique du Sud et la situation pourra se détériorer.

Synthèse :

Bien que la situation soit différente d’un pays à l’autre, d’un coin de pays à l’autre, d’une institution à l’autre, plusieurs enjeux et quelques solutions et perspectives ont été abordés. Ils convergent d’ailleurs à plusieurs égards. Plus particulièrement, il ressort :

  1. La difficulté à mettre de l’avant la pratique de l’éducation physique en milieu scolaire à distance (pour guider les élèves, pour aider les parents) de manière à assurer une continuité pédagogique et une vision éducative de l’éducation physique. Les préoccupations varient à cet égard et concernent :
    1. La nature de ces pratiques (axées sur le mouvement, sans considérer les dimensions culturelle, pédagogique, interactive, présentielle, etc. de l’éducation physique).
    2. L’accompagnement de ces pratiques (suivi des élèves, évaluation ou accompagnement visant les apprentissages et la continuité pédagogique).
    3. L’évaluation de ces pratiques (dans certains cas, la question se pose de comment évaluer ce pratiques ou traces des apprentissages par l’utilisation de tableaux de bord, des images, de sites, etc., car les élèves ne sont pas portés à les remplir).
    4. L’accessibilité semble l’un des problèmes majeurs aussi, autant pour les élèves que pour les étudiants universitaires, car dans cette situation de crise, les inégalités se creusent, car tous n’ont pas accès à des outils technologiques, à du matériel, à un espace de travail, à des conditions matérielles et humaines, etc.
  2. L’enjeu de comment former les étudiants pour assurer la continuité pédagogique. Comment les former pour assurer l’accompagnement des élèves dans ce processus, tout en considérant que les pratiques à distance peuvent perdurer au long de cette période de crise et au-delà ?
  3. Les outils technologiques deviennent de plus en plus utilisés et répandus. Des sites offrent des outils intéressants pour les formateurs, mais aussi pour les élèves. Les stratégies sont de plus en plus créatives pour répondre à la crise. Si l’école ne revient pas en septembre, ou si elle revient à des conditions exceptionnelles, quels seraient les enjeux à surveiller par rapport à la qualité du matériel offert et partagé, aux apprentissages, aux suivis des élèves, à la transition entre les classes et cycles scolaires, etc. ? En ce qui a trait à la formation universitaire, l’utilisation des outils technologiques travers l’analyse de vidéos de pratiques semble se répandre; ces outils permettent le développement cognitif; capacité d’observation, d’identification d’analyse, des gestes professionnels, etc. Toutefois, ils ont des limites par rapport à l’intervention éducative, soit comment intervenir, poser des gestes sûrs auprès des élèves.
  4. Les inégalités. Il faut considérer que les conditions d’accès ni pour les élèves ni pour les étudiants à l’université (accès à des outils technologiques, mais aussi les outils pour la pratique d’éducation physique) ne sont pas les mêmes. Or, la question des inégalités et du soutien des élèves, mais aussi des étudiants se pose dans cette situation de crise.
  5. La créativité des enseignants ou formateurs n’est pas négligeable, il faut les saluer. Il existe des craintes, cependant, d’une appropriation par les gouvernements de ces initiatives qui peuvent transformer l’offre de l’éducation physique. C’est à dire, passer d’une éducation physique présentielle et soutenue par l’accompagnement d’un enseignant, à une éducation physique à distance, jusqu’au risque de l’abolition de l’éducation physique dans certains programmes et cycles.
  6. L’évaluation des expériences en stage pratique (les rapports de stages, par exemple, les formateurs arrivent à les évaluer, mais souvent les superviseurs et les stagiaires surestiment leurs évaluations, car ils n’ont pas une capacité de discrimination pour évaluer, tous ne performent pas de la même manière… ça ne veut pas dire faire échouer les étudiants, mais il faut être capable de juger et si nécessaire, faire reprendre un stage).
  7. L’état psychologique et physique des formateurs qui doivent se virer du bord, se « tourner sur un 10 cents » pour répondre à la crise ».

Quelques sites partagés :

Ressources CANADA :

Ressources du QUÉBEC : L’école ouverte. Fais ton parcours !

https://www.ecoleouverte.ca/fr/

Ressources du Québec : Reste actif !

“Même si ce site ne peut remplacer un cours d’éducation physique et à la santé, il y a des informations sur certaines habitudes de vie et propose quelques défis à faire seul et en famille ! Enfile tes espadrilles” https://sites.google.com/view/resteactif/accueil

Johanne (Québec) : La TELUQ offre une formation à distance SUR la formation à distance: https://www.teluq.ca/site/etudes/clom/enseigne-a-distance.php

Peut-être utile pour NOTRE propre formation de professeur/formateur universitaire

Teg Gadais : Une adaptation du programme EPS au Québec basé sur notre expérience de crise humanitaire. Le primaire a été développé dans la première semaine de confinement pour guider les parents et le secondaire a été développé à l’usage des parents et des enseignants : https://cudc.uqam.ca/covid-19/

Vicky Bouffard-Levasseur-Université de Moncton (Edmundston) :

Voici ce qu’EPS Canada a mis en ligne pour des ateliers https://phecanada.ca/connecting/events/phe-spotlight-series?utm_campaign=8f159fa133-EMAIL_CAMPAIGN_2018_12_04_04_19_COPY_01&utm_medium=email&utm_source=Physical%20and%20Health%20Education%20Canada%20List&utm_term=0_cef3706cfd-8f159fa133-305092601

La page des enseignants du NB : https://www.facebook.com/apepnb/

La page des enseignants du Québec https://www.facebook.com/groups/feepeq/

Johanne Vaillant McGill : La page du RÉCIT du MEES au Québec, la section en ÉPS pour explorer la technologie en ÉPS. https://eps.recitdp.qc.ca

Ressources Suisse :

Benoît Lenzen : CORONAVIRUS – Continuité pédagogique en éducation physique : l’Université de Genève

https://www.unige.ch/fapse/deep/actualit%C3%A9s/continuitepedagogique/

Ressources France :

Amélina Girard : En France, chaque établissement doit proposer une continuité pédagogique en employant l’outil de son choix. Pour notre part nous avons fait le choix d’un Padlet : https://padlet.com/amelinagirard/bouger_evaillant_eps6C

Cécilia Borges : Neopassaction, outil http://neo.ens-lyon.fr/neo

Lionel Roche : un exemple de vidéo 360°

La plateforme dont vous a parlé Olivier : http://uv2s.cerimes.fr/media/s1302/co/INTERVENIR_EN_EPS_web.html

Les enjeux de la recherche

En ce qui a trait à la recherche, les points proposés pour les échanges furent :

– Les difficultés (recrutement, accompagnement d’assistant·es ou d’étudiant·es, collecte de données, déontologie, etc.)

– Les solutions retrouvées (stratégies, outils, moyens, dispositifs) et limites de ces solutions.

Discussion :

Cecilia Borges : Dans sa recherche la collecte de données étant terminée, il n’y a eu pas d’enjeu proprement parlant. Ce n’est que l’analyse et l’écriture des rapports et articles qui sont en cours. Pour l’accompagnement des étudiants, comme ils sont avancés, plus dans la phase d’écriture de devis ou de mémoire ou de thèse, l’accompagnement se fait à distance et individuellement.

Vincent Grosstephan : Il considère, lui aussi, que ceci dépend du stade où est l’étudiant. Où ils en sont dans leurs processus de recherche. Le problème se pose pour ceux qui n’ont pas pu faire leur collecte de données. Ce problème majeur s’est posé notamment avec les étudiants stagiaires (en Master 2) qui, devant aussi assurer la continuité pédagogique avec leurs collègues à la maison, n’ont pas pu faire leur collecte de données (au Master 2 les étudiants font leur stage et en même temps réalisent un travail de recherche). Initialement, ils ont pensé à rendre disponibles d’autres données pour les étudiants-stagiaires, cependant, considérant qu’ils vivent déjà une grande situation de stress, ceci n’était pas envisageable. La décision fut d’alléger les attentes et d’enlever la partie empirique de leur rapport.  L’autre problème concerne le recrutement. Comment recruter des enseignants-chercheurs dans les universités. Traiter les dossiers se fait à distance, mais pour les auditions, ce n’est pas évident de faire le suivi des auditions à distance.

Olivier Vors. Aborde la question des mémoires professionnels. Ce qui était en début de leur collecte de données, ils ont pu les utiliser, mais leurs échantillons étaient peu représentatifs. Les étudiants ont fini par faire des surinterprétations des données, liées au peu de résultats qu’ils avaient. Ces limites furent donc considérées, tout en considérant l’initiation à et par la recherche dans la cadre du Master. Quant aux étudiants en thèse, ceci dépend de l’étape où ils en sont.  Certains ont été orientés vers la revue de littérature. D’autres essayent de surexploiter les données de recherche pour l’analyse (vidéos, enquêtes, etc.). Même s’il y a des limites, ceci permet aussi de trouver des solutions novatrices.

Olivier a dû arrêter ses recherches sur l’activité physique médiée par de nouvelles technologies, le vieillissement (> 65ans) en lien avec la chaire AG2R (un protocole sur le terrain aurait dû être fait) avec entre autres Nicolas Mascret autour de la thématique de l’acceptabilité des nouvelles technologies. Nous n’avions pas commencé les protocoles de réalité virtuelle et d’entrainement avec un robot connecté. Donc ça a été un arrêt net.

Salem Amamou : Étudiant au PhD USherbrooke. Il a senti une différence remarquable entre la passation d’un questionnaire en présence et la passation en ligne. Il a eu entre 5 à 10% de participation dans les questionnaires en ligne, auprès de 50 stagiaires, il a obtenu 5 réponses après trois relances!

Claire Debars clarifie les trois enquêtes qui ont été mises sur le site de l’ARIS.

Nathalie Carminatti : ÉSPÉ/Académie de Créteil, souligne qu’ils n’ont pas de cours présentiel. Après le 15 mars, ils ont continué leurs cours à distance, un peu du bricolage. Ceci pose la question de l’engagement : est-ce que les étudiants sont engagés? Microsoft teams ne permet pas de les visualiser. Or, par contre, certains étudiants qui ne se manifestaient pas en classe ont commencé à poser de questions et à participer.

Vincent Grosstephan : Plusieurs étudiants plus discrets, en effet, y participent plus. En envisageant des perspectives futures pour intervenir auprès de leurs étudiants, ils ont réalisé une double enquête. La 1re en début de crise. Elle visait les étudiants et l’urgence de la situation : ils ont obtenu 150 réponses en 5 min, 70 % ont répondu. Cette enquête avait pour but d’identifier leur situation matérielle, psychologique et sociale et ceux qui avaient des difficultés. La 2e enquête abordait plus précisément les apprentissages et la façon de travailler des étudiants. L’idée avec ces deux enquêtes était de savoir comment prendre en charge les situations diverses vécues par les étudiants et leurs besoins. Il note que le travail des étudiants à la maison est compliqué. Avant de prendre une décision, ils ont senti le besoin de réaliser un diagnostic pour savoir comment vivent les étudiants pour pouvoir répondre en tant que formateurs à cette situation.

Sylvie Beaudoin, USherbrooke, Qc, Ca. Les stages et cours en présence seront maintenus à l’Université de Shebrooke. La population étudiante est importante pour l’économie de la région, 80% des étudiants viennent d’ailleurs, ils soutiennent l’économie (loyer de logements entre autres). Les problèmes anticipés concernent les mesures sociosanitaires, leurs locaux plus anciens, etc. Les stages sont maintenus jusqu’à nouvel ordre. Quant à la recherche, plus particulièrement leur travail dans la chair de recherche sur les habitudes de vie et l’activité physique est sur la glace. Les perspectives pour la suite de la collecte de données (des entrevues téléphoniques peuvent être maintenues, les groupes de discussion elle n’est pas certaine de pouvoir les faire.). Plusieurs de leurs étudiants se trouvent en phase de collecte de données. Ils se doivent donc de repenser leur devis, car il n’y aura pas de recherche en milieu scolaire par plusieurs mois. Ils sont en train de réfléchir sur quoi faire. De gros défis pour les formateurs et pour les étudiants. Elle termine en disant qu’en tant que formateur, formatrice, il faut penser aussi à notre équilibre mental, car on demande aux formateurs et enseignants de « se virer sur un 10 cents » comment on dit au Québec.

Johanne Grenier: L’UQAM est en réflexion, pas de décision, ils sont attente.

Synthèse :

Les enjeux pour la recherche sont nombreux, mais un peu moindres que ceux de formation. Ils sont tout de même préoccupants et quelquefois imbriqués. Les enjeux principaux relèvent entre autres de :

  1. La phase de collecte de données (autant pour les chercheurs que pour les étudiants gradués) :
    1. Certains n’ont pas pu commencer leur collecte de données, d’autres étaient au milieu ou au début ou ont dû arrêter.
    2. Les outils. La passation des questionnaires en ligne, au lieu de questionnaires en présence est un problème, car dans certains cas, il a été constaté que le questionnaire en ligne génère peu de réponses des participants, même après plusieurs relances.
    3. La collecte de données dans des écoles dans certains endroits a dû être complètement arrêtée. Donc, pas de matériel empirique a pu être saisi pour la continuité des recherches.
  2. Les mémoires de recherche en France notamment. Se sont vu confrontés à de la surexploitation de résultats face à si peu de données recueilles. Ils ont dû donc considérer cette situation et aussi s’ajuster, en proposant aux étudiants un travail de recherche théorique basé sur de la revue de la documentation scientifique.
  3. L’accompagnement des étudiants gradués semble poser moins de problèmes. Le contact est conservé. Notamment ceux qui sont en phase de rédaction de devis de recherche, de mémoire ou de thèse, l’accompagnement continu peut se faire. Cependant, si l’étudiant se trouve en phase de collecte de données, la situation change, car leur travail a été bousculé. Le grand défi est la collecte de données!
  4. Des ressources en ligne, notamment des questionnaires semblent proliférer, pour mener à bien les collectes de données. Il reste le problème de la participation. D’autres outils ont été mentionnés : des entretiens téléphoniques, des entretiens de groupe en ligne également.
  5. Enfin, notamment pour les étudiants aux études graduées, la possibilité d’envisager des devis théoriques de recherche pourrait devenir une avenue à exploiter.

Perspectives futures

Comment envisagez-vous la suite, en automne en considérant que les restrictions se poursuivront et que le retour se fera progressivement ?

  1. Poursuivre nos échanges et créer une communauté de pratique, une communauté de partage.
  2. Poursuivre nos rencontres en focalisant des thématiques : la formation, la recherche, les outils technologiques, les approches de cours en ligne, la vidéoscopie, la continuité pédagogique, etc.

Marc Clous (ULiège) : Salue l’initiative, rappelle aussi que d’autres initiatives sont en cours en contexte anglophone. Il propose de miser sur des rencontres thématiques. Donc, cibler des contenus intéressants. Une proposition : identifier des thématiques et consulter les membres. Ensuite, fixer une rencontre pour échanger et approfondir le thème choisi.

Edi Armand (Côte d’Ivoire) : Fait un témoignage. Maître assistant en psychologie de l’éducation – Abidjan, où la situation est très difficile encore et davantage que dans les autres pays, car les outils informatiques et l’accès au réseau ne sont pas évidents pour les étudiants.

Enfin, plusieurs témoignages ont été présentés dans le fil de conversation pour partager, échanger, rigoler, poser de questions et/ou remercier la tenue de la rencontre et poursuivre les échanges !

Donc à la prochaine !

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